Fabian De Castro (1868-1950)  - Jeune homme pointant son doigt, huile sur toile, 1926
1 / 7
zoom_in

Fabian De Castro (1868-1950) Jeune homme pointant son doigt, huile sur toile, 1926

14 500,00 €

Contact Information

A propos de

Huile sur toile signée sur la gauche «FABIAN» et datée «1926».

Fabian de Castro est né en 1868 à Jaén (ville espagnole d'Andalousie). Il grandit à Séville, et son tempérament l'entraîne vers la culture d'un art, pour lequel il garda toute sa vie la plus profonde dévotion : la guitare.

Guitariste, guitariste flamenco, l'un des plus célèbres de son temps, il a aussi fait, bien sûr, ses incursions dans cet autre art flamenco et national qu'est la tauromachie. Il a combattu quelques corridas, mais il est vite revenu à la «sonanta», avec laquelle il a fait une tournée triomphale dans toute l'Espagne. Puis Marseille, Paris, Moscou... .

Fabian de Castro est un brillant intuitif. Très moderne et très ancienne à la fois, sa peinture possède une force indéniable et la valeur donnée par la personnalité originale et inimitable du peintre gitan. Tout : les couleurs, la ligne, la composition, est courageux, intéressant et suggestif.

C'est par un pur hasard qu'il est devenu peintre comme il le raconte dans une interview parue dans le quotidien L'Heraldo de Madrid du 15 janvier 1931 :

«J'ai toujours dessiné, depuis que je suis enfant, sans que personne ne me l'apprenne. Mais je ne pensais pas que c'était un art. Pour moi, être dessinateur ou peintre, c'était comme être maçon ou charpentier, un métier comme un autre. Pour moi, il n'y avait pas d'autre art que la musique ; dans la musique, le flamenco, et dans le flamenco, la guitare. Mais je suis arrivé à Paris à mon retour de Russie et j'ai commencé à fréquenter les ateliers des peintres espagnols, qui m'appelaient pour leur donner des concerts de guitare, et c'est là que j'ai réalisé que la peinture était aussi un grand art, et je me suis dit : Tu peux faire ça aussi, Fabian .

J'ai acheté des toiles, des pinceaux et des couleurs. Je suis rentré chez moi sans rien dire à personne, et j'ai commencé à peindre ! En 1914, j'ai eu ma première exposition à Paris, et j'ai eu mon premier succès en tant que peintre.»

Dans la revue L'Europe Nouvelle du 11 juillet 1920, André Salmon (1881-1969), écrivain, poète, romancier, journaliste et critique d'art, écrivit ces quelques lignes sur Fabian de Castro et son oeuvre :

«Fabian de Castro, dit El Gitano, a fait une exposition à la Galerie Chérou. C'est chez le sculpteur Manolo, alors voisin de Picasso, que je fis, voici quinze ans, la connaissance de Fabian, le plus déchirant guitariste de «toutes les» Espagnes. Déjà, l'on parlait de ce portrait de soi-même qu'avait commencé le Gitano. Depuis, il n'a plus cessé de peindre. Fabian a greffé toute la science de ses amis sur son ingénuité première et il a été, d'abord, entraîné par eux dans la chapelle du Greco. Mais je crois que c'est par des œuvres directes, que Fabian se libérera en se révélant. Rude, maladroit, traduisant en rustique une vision juste et des sentiments fins, il remet au jour quelque chose qui est au fond de l'âme espagnole et qui avait cessé d'apparaître.»

Dans la revue L'Art et les artistes du 01 janvier 1925, Jean Cassou (1897-1986) écrivain et critique d'art nous fait ressentir l'oeuvre de Fabian de Castro : «L'éblouissante vivacité des couleurs, le bonheur tragique avec quoi elles sont disposées, leur liberté, tout contribue à faire de cette toile une de ces créations vastes et vivantes, à la présence desquelles nous n'étions plus habitués.

Et c'est peut-être par cette qualité de vie organique, que les toiles du Gitan se rapprochent le plus de la grande peinture espagnole : le drame ici naît de tout ce qui sépare et unit ces adorables naïvetés et cette instinctive perfection. Ces oeuvres de l'un des hommes les plus originaux qui soient, nous donnent l'idée de l'on ne sait quelle réalité mouvementée et pathétique, mais nécessaire et qui s'impose à nous, à nos sens, à notre besoin de choses tristes, violentes et mystérieuses.»

Cette huile sur toile aborde deux thèmes de prédilection de Fabian de Castro : la religion et les portraits des gens de la communauté gitane. Ce portrait d’un jeune gitan évoque l’autoportrait de l’artiste. La pose le rapproche de représentations du Christ bénissant.

Son travail, bien qu’influencé par l’École de Paris, reste déconnecté des grands courants de peinture.

La composition, le traitement des formes et l’absence de perspectives visent à la simplification visuelle. Le portrait au premier plan est légèrement hors cadre. La construction d’ensemble très géométrique s’articule autour de deux diagonales. La première traversant toute la toile est suggérée par l’inclinaison de la tête et du corps. La seconde suit le bras gauche, et reprend plus haut le même axe avec le regard tourné vers le ciel. Le bras droit levé et le doigt pointé donnent la verticalité. Pour l’arrière-plan simplifié, le peintre texture le ciel et le champ de blé avec un mouvement de pinceau évoquant Van Gogh.

Les formes sont rapportées à des motifs plats, avec peu de volume. L’allègement du modelage des ombres épure visuellement la scène.

La palette des couleurs s’articule autour de rouges-ocre et de bleus, allant de teintes vives pour le costume du jeune homme à des tonalités plus sourdes pour le décor. La disposition des couleurs utilise la diagonale du tableau comme un axe de symétrie. Elles imposent ainsi le jeu des contrastes : blanc de la chemise et peau mate du visage, main levée et partie sombre du ciel.

L’inclinaison du gitan vers l’angle clair du ciel, ses traits paisibles, la finesse des mains et le mouvement aérien de la chevelure participent à la légèreté de l’ensemble et à l’impression de naïveté touchante.

Fabian De Castro (1868-1950)  - Jeune homme pointant son doigt, huile sur toile, 1926
© 2021 - Luxvic

Caractéristiques

  • Année : 1926
  • Origine : Espagne
  • Artiste : Fabian De Castro
  • Matière ou technique : Huile sur toile
  • Dimensions : 60 x 73 cm (Largeur x Hauteur)

Vous aimerez aussi