Pere Créixams (1893-1965)  - «VILAIN», autoportrait au foulard bleu, huile sur carton 1921
1 / 4
zoom_in

Pere Créixams (1893-1965) «VILAIN», autoportrait au foulard bleu, huile sur carton 1921

14 500,00 €

Contact Information

A propos de

Huile sur carton signée en bas à droite «Creixams» et intitulée, située et datée au dos «VILAIN, deuzieme (peinture) de ma carrière - Creixams - Dan(s) au petit hôtel de la rue des Fossés Saint Jacques 1921».

Fils unique d'une famille pauvre, Pere Créixams est né le 9 novembre 1893 à Barcelone : « je sors du trottoir, du trottoir méditerranéen… ». En 1906, suite au décès de son père, il vit alors seul avec sa mère. Enchaînant les petits boulots, il devint par la suite imprimeur. Le soir, il fréquente «La Escuela Moderna» (l'Ecole moderne), école mixte et laïque fondée en 1901 par l'anarchiste catalan Francisco Ferrer dont la pédagogie libertaire eut un retentissement énorme dans toute l’Europe. Créixams dira avoir appris à lire dans les «livres rouges et anarchistes».

A 17 ans, sa passion naissante pour le théâtre, le fait entrer au conservatoire du grand théâtre de Liceu à Barcelone. Lors d'une tournée théâtrale, il rencontre le comédien français Lucien Guitry qui lui conseille de monter à Paris.

Il arrive à Paris en 1916, dans un contexte social et historique très peu favorable. Pour décrire ce quotidien difficile, en pur autodidacte, il se met au dessin marqué par une grande maîtrise du trait, de la perspective. Dans les premiers mois de sa nouvelle vie, il raconte qu'il squattait à La Rotonde, café parisien de Montparnasse, haut lieu de la vie parisienne, où : «il y mangeait, il y buvait, il y dormait». C'est à cette époque qu'il fait la connaissance d'une jeune femme, Marie Lebourg, dit Madeleine qu'il épousera en 1919. Il fréquentera les deux cœurs artistiques «mondiaux» de cette époque à savoir, Montparnasse et Montmartre.

Pour vivre, il va renouer avec son métier d'imprimeur et débute chez François Bernouard, à La Belle Édition en 1917. Au sein de cette imprimerie, il rencontre l'écrivain Blaise Cendrars avec qui il se lie d'amitié. Puis, il rejoint l'imprimerie Union où sont imprimées la deuxième série des Soirées de Paris, revue littéraire et artistique française fondée par Guillaume Apollinaire et les principales revues d'art de l’époque : Les Arts à Paris de Paul Guillaume, Action de Florent Fels et Marcel Sauvage, Le Bulletin de l’Effort Moderne de Léonce Rosenberg ... . Cela va permettre à Créixams de s'introduire dans les milieux littéraires et artistiques avant-gardistes de l'époque.

Florent Fels, journaliste et écrivain d’art français, est une personne importante et incontournable de ce milieu artistique. De cette rencontre se nouera une véritable amitié et Fels demeurera pendant toute la vie de Créixams un fidèle soutien.

La revue Action se veut le bréviaire de l'art moderne, Créixams raconte cette collaboration : «Avec quelques amis, nous avons fait un journal Action, dont Florent Fels était le directeur, moi je l'imprimais. Nous avions Blaise Cendrars, Max Jacob, André Malraux, Raymond Radiguet, André Salmon, nous étions des amis. Les amis cela voulait dire quelque chose. Je n'ai jamais retrouvé de pareils moments... Et dans l'imprimerie nous faisions la popote avec Amedeo Modigliani.»

De ces fabuleuses rencontres, lui simple imprimeur, va naître sa vocation artistique. Il avouera plus tard dans un article de presse : «En partant de Barcelone, j'étais un ignorant. C'est ainsi que toute ma culture a été construite à Paris.»

Sur les conseils du peintre Othon Friesz, il se lance dans la peinture et expose pour la première fois en 1921 au café du Parnasse puis lors de l'Exposition du nu à la galerie Montaigne à Paris.

«VILAIN», autoportrait au foulard bleu, est l'une des deux peintures qu'exposa Créixams au café du Parnasse. L'influence de Modigliani dans cet autoportrait se fait sentir tout en y ajoutant déjà son propre style aux accents et tonalités catalans.

Suite à ses premières expositions, et au succès rencontré, le célèbre marchand de tableaux parisien Paul Guillaume le remarque et lui fait signer un contrat. Les oeuvres de Créixams sont exposées aux côtés de celles d'André Derain, de Pablo Picasso, de Maurice de Vlaminck, d'Henri Matisse, d'Amedeo Modigliani… . Quatre ans plus tard, Paul Guillaume rompt le contrat au motif que Créixams ne produit pas assez. Et grâce à Florent Fels, Créixams va travailler pour le galeriste Pierre Loeb qui exposent les œuvres de Georges Braque, Raoul Dufy, Marc Chagall, Chaïm Soutine, Joan Miró, Jean Arp, Paul Klee, … . Il quittera Montparnasse, son métier d'imprimeur, pour Montmartre sans toutefois cesser d'aller à Barcelone. Sa vie se résume à sa double identité de Catalan et de Montmartrois. Et tout naturellement, il se tourne vers ses ancêtres espagnols, Le Greco, Goya, afin d’affirmer leur héritage artistique. Ses œuvres attirent l'oeil des grands collectionneurs comme la baronne Carmen Thyssen-Bornemisza, Angela Rosengart, Oscar Ghez … . Et pourtant, ce grand artiste, si représentatif de l'entre-deux-guerres, est aujourd'hui inconnu du grand public et non reconnu sur le marché de l'art.

Pere Créixams (1893-1965)  - «VILAIN», autoportrait au foulard bleu, huile sur carton 1921
© 2021 - Luxvic

Caractéristiques

  • Année : 1921
  • Origine : France
  • Artiste : Pere Créixams
  • Dimensions : 46 x 54.5 cm (Largeur x Hauteur)

Vous aimerez aussi