Gustave de Smet (1877-1943) Vase de fleurs, Huile sur toile contrecollée sur panneau

Nature morte au vase fleuri, huile sur toile contrecollée sur panneau signée en bas à droite «Gust. De Smet».

Si l’huile sur toile n’est pas datée, cette nature morte intitulée Vase de fleurs est une œuvre reconnaissable de la période postimpressionniste de Gustave de Smet (Gand 1877- Deurle 1948). De formation académique et figure marquante du second groupe de Laethem-Saint-Martin, il évolue vers l’impressionnisme de 1906 aux années 1915, marqué par des inflexions poétiques, parfois mélancoliques, et romantiques.

Dans cette œuvre, la palette de l’artiste est réduite aux couleurs complémentaires : le vert et le rouge, expérimentées par ses Maitres impressionnistes quelques années plus tôt. Ses toiles sont, en général, souvent dominées par un nombre de couleurs restreint. Ici, la conjugaison des tons contrastés met en évidence chaque élément de la composition dans une lumière diffuse. Les tons chauds et froids se répondent jusque dans le fond coloré du tableau. Les touches vert tendre apportent la lumière et le relief à la composition. Le sujet occupe tout l’espace pictural sur un plan unique. Le bouquet de fleurs est traité dans une belle homogénéité entre les fleurs, les tiges et les feuilles, offrant un équilibre harmonieux et esthétique à la construction de la composition. Les tiges aux lignes brisées rompent habilement avec la verticalité du bouquet, se déployant d’une façon quasiment symétrique. Le vase à hanses, habillé d’épais cernes noirs, occupe presque la moitié de la toile. Les tiges de fleurs sont visibles dans le vase, sur lequel l’artiste a peint des reflets. Le bouquet repose sur une table suggérée par une masse plus sombre et cernée de noir. Quelques feuilles, encore toutes fraiches, tombées sur la table, animent la composition. La touche apparente est vigoureuse. Conçue comme un portrait en plan resserré, cette nature morte ne montre aucune anecdote. Ce n’est pas pour les fleurs elles-mêmes que le peintre réalise cette peinture, mais plutôt pour les jeux de formes et de couleurs qu’elles lui offrent. Il la met ainsi en scène d’une façon remarquable, en tant que surface de projection, et dans l’expression de sa réalité.

Les natures mortes sont un des sujets privilégiés et constants de l’artiste tout au long de sa carrière ; passant de l'impressionnisme à l'expressionnisme où il explore les thèmes rustiques et quotidiens. Il aime peindre des bouquets de fleurs en variant la composition, comme autant d’exercices sur les formes et les couleurs. S’il ne peint pas exclusivement des natures mortes, Gustave de Smet ajoute fréquemment des bouquets de fleurs dans ses compositions plus intimistes représentant des peintures de genre et des portraits tels La femme au rosier de 1912 ou encore Béatrice de 1923. Il lui arrive pareillement d’introduire des bouquets dans quelques-uns de ses paysages ruraux.

Gustave de Smet fait partie de ces nombreux artistes qui ne signaient pas la totalité de ses œuvres, toutefois, celle-ci est signée en bas à droite «Gust. De Smet».