Constant Mayer (1829-1911) Femme et petit enfant assis sur un mur, huile sur toile, circa 1873

«Femme et petit enfant assis sur un mur», huile sur toile signée en bas à droite «Constant Mayer», peinte en 1873.

Constant Mayer (Besançon 1832- Paris 1911) s'est spécialisé dans les scènes sentimentales de la vie quotidienne, faisant écho à la vision des romantiques, et il l’illustre parfaitement dans le tableau Femme et petit enfant assis sur un mur, de 1873. Lorsqu’il exécute cette œuvre, le peintre est installé aux Etats-Unis depuis 1854, où il connait un succès fulgurant. Bien qu’il soit considéré alors comme un artiste américain par les médias et le public new-yorkais, il envoie régulièrement des œuvres aux expositions du Salon de Paris, qui lui a valu la médaille de Chevalier de la Légion d’honneur en 1869.

La peinture sur toile intitulée Femme et petit enfant assis sur un mur témoigne de son goût pour la représentation de scènes populaires et sentimentales. Une femme et un enfant assis sur un muret occupent le premier plan de la composition. Le choix de la position assise des sujets se retrouve dans bon nombre d’œuvres de Constant Mayer. L’écuelle, bien visible dans la main de la femme, indique la mendicité des deux personnages. La femme tourne la tête du côté opposé à l’enfant, les yeux fermés, fuyant ainsi le regard rempli de tristesse de la fillette. Plongée dans ses pensées, une certaine lassitude se devine dans ce visage fermé. Le front ridé et une canne posée à ses côtés indiquent un vieillissement prématuré. Quant à l’enfant à la moue attristée, il regarde les spectateurs fixement, se frottant un œil, faisant ainsi appel aux émotions. Mayer se rapproche ici des réalités sociales de son époque : la pauvreté du peuple, en partie suite aux conséquences des années de guerre civile (1861 à 1865). A l’arrière-plan, un imposant pilier de pierre, qui est non sans rappeler celui d’un édifice religieux, souligne le lieu où des œuvres de charité s’opèrent. A droite de la composition, une allée s’ouvre vers une belle perspective, en dessous d’une trouée de ciel bleu et nuageux. Deux femmes et un enfant, issus des classes populaires, y cheminent le long de grandes bâtisses de pierre. La nature est largement représentée dans la composition avec l’arbre revêtu de quelques feuilles vertes et le liseron (symbole de la faiblesse et de l’humilité) au premier plan qui annoncent le printemps. Le sol est parsemé de mousses vertes où un rayon de soleil vient l’éclairer par petites touches.

Préoccupé par la misère humaine, Constant Mayer a légué une grande partie de ses biens à des projets caritatifs dont des orphelinats juifs.

Plusieurs de ses œuvres sont aujourd’hui conservées dans les collections de musées de renommées internationales, telles que le Metropolitan Museum of Art de NewYork.