Frans Verhas (1827-1897) Le bijou préféré, huile sur panneau, circa 1850-1894

«Le bijou préféré», huile sur panneau signé au centre à droite «Frans Verhas». Cette oeuvre a été réalisée entre les années 1850 et 1894.

Influencé par le grand maître de la peinture de genre Alfred Stevens, Frans Verhas peint des femmes élégantes comme dans le tableau « Le bijou préféré » exécuté vers 1850-1894. Il y évoque une ravissante femme incarnant la coquetterie dans un intérieur luxueux.

La femme est placée dans un boudoir bourgeois tapissé par une fresque représentant un paysage. La fresque est partiellement cachée par un paravent agrémenté de cygnes sur un fond doré. Frans Verhas fait fréquemment l’usage de ce paravent dans ses peintures, qui apporte une ambiance sophistiquée et solaire à la pièce où se tiennent ses mondaines. Au premier plan, la silhouette du modèle mis en lumière par une tenue aux tons lumineux se détache sur le fond richement coloré. Elle est confortablement installée devant la table sur laquelle un bouquet de roses agencé dans un vase en porcelaine au décor fleuri et des roses jaunes posées sur la table répondent à la tapisserie du mur représentant la nature omniprésente dans la composition. Une table recouverte d’une nappe à motifs et un tapis de laine moelleux, sur lequel un coussin de velours sert de repose-pieds à l’élégante, complètent le décor de cet intérieur raffiné.

Inspiré par les œuvres du peintre Belge Alfred Stevens, Frans Verhas traite le rendu des abondantes et diverses textures de la composition avec une grande maîtrise, jouant avec les effets de matières, mais aussi avec la lumière et les ombres. De même, le traitement de la fluidité et du rendu de l’étoffe satiné de la robe évoque la technicité du maître Stevens. La femme est ainsi mise en valeur dans un environnement cossu à l’apparence du « beau monde ».

La carnation au teint de porcelaine de la femme et une chevelure châtain encadrant son visage, représente le canon de la beauté de son époque. Elle arbore un sourire de contentement tout en scrutant un bracelet d’or sorti d’une boîte à bijoux bien garnie. Le coffret semble regorger de joyaux, tels qu’un collier de perles et un diadème, exhibant la richesse de la maitresse des lieux. Son bras gauche est orné d’un large bracelet à camée très prisé au XIXe siècle, notamment par les têtes couronnées, et elle porte à son annulaire une fine bague. Le visage, de trois-quarts, incliné vers la gauche et les yeux baissés, lui confère un air absorbé par son bijou. Le peintre porte une attention toute particulière au regard pour en saisir une émotion.

Cette scène fait écho à une autre peinture de Verhas intitulée « Le nouveau bracelet » dans laquelle le même modèle prend une pose similaire, assis devant un guéridon. L’œuvre tout entier de Verhas témoigne de son goût pour un art anecdotique et narratif. Il couche généralement sur ses panneaux de bois des sujets mondains, rivalisant d’élégance, dans une veine réaliste, développant un style décoratif prisé pour orner les belles demeures de la capitale.

Il se forge ainsi une belle réputation en tant que portraitiste et peintre de scènes de genre aussi bien en Belgique qu’en France.