A propos de
Le repos du marcheur, huile sur panneau d'acajou, avec envoi « «à son ami Tauveron» signé «Norbert Goeneutte» en haut à droite et daté «1884».
Alors que les œuvres impressionnistes se font admettre par le grand public et finissent par se vendre aux collectionneurs à la fin du XIXe siècle, Norbert Goeneutte artiste-peintre et graveur français, (Paris 1854 - Auvers-sur-Oise 1894) s’apparente au mouvement des impressionnistes en pratiquant une technique assez semblable. Il rencontre à Paris les peintres Auguste Renoir, Camille Pissaro, Claude Monet, et Edouard Manet qui deviendra son ami intime. Comme eux, ses sujets de prédilection sont principalement des paysages et des scènes de la vie parisienne, des sujets chers aux impressionnistes. Toutefois, il se détache très vite de leur influence pour suivre sa propre voie plus personnelle.
Le repos du marcheur, peint par Norbert Gœneutte en1884, reprend la plupart des codes de l’art impressionniste. La composition est réduite à quelques plans superposés, les lignes, la densité et les volumes s’évaporent avec le mouvement et la lumière. La touche visible, rapide et vigoureuse, est également caractéristique de la peinture des impressionnistes. Le travail de la lumière y est remarquable. En revanche, contrairement aux impressionnistes, il n’exclue pas la couleur noire qu’il utilise largement dans cette œuvre. Sa palette est réduite à un camaïeu de bruns et de verts, rehaussé par la couleur orange du balluchon, sans toutefois employer véritablement les couleurs complémentaires utilisées par les impressionnistes. Cette peinture, au décor sobre, attire toute l’attention du spectateur sur le personnage placé au centre de la composition. Seul le visage du randonneur est traité avec plus de détails, qui souligne le talent du portraitiste. Même si les yeux ne sont pas visibles à cause du chapeau, la physionomie du personnage apparaît clairement montrant une mine éreintée. Seulement ébauchées, les pieds des chaises en bois disparaissent dans le sol.
Le sujet de ce tableau est très différent des scènes d’élégantes ou de des portraits de famille réalisés par le peintre. Dans les années 1880, nombreuses sont les scènes de genre populaires représentées par Goeuneutte à l’instar du tableau Le repos du marcheur, comme La soupe du matin exposée au musée d’Orsay ou Les Haleurs du Havre, la paye, gravure conservée au MuMa, musée d'art moderne André Malraux au Havre. Cette période correspond à la naissance du postimpressionnisme (appelé aussi néo-impressionnisme) alors que le mouvement impressionniste semble arriver à ses limites. De nouveaux mouvement vont émerger tels que le pointillisme avec Seurat, le synthétisme avec notamment Paul Gauguin, Emile Bernard et Louis Anquetin, le symbolisme avec Paul Gauguin, ou encore le Nabis avec Paul Sérusier. Les artistes rompent avec l’air impressionniste, mais travaillent en s’appuyant sur les expériences et les avancées des peintres impressionnistes. Evoluant vers une démarche qui leur sont propre, ils pratiquent leur art avec un style et une technique renouvelée dans une grande liberté. Norbert Gœneutte ne cède pas aux nouvelles pratiques artistiques et novatrices de ces peintres, et poursuit son œuvre très personnelle, jusqu’à ce que la tuberculose l’emporte à l’âge de 40 ans. Toutefois son œuvre reste largement influencé par l’impressionnisme tout comme ses contemporains.
Caractéristiques
- Année : 1884
- Origine : France
- Artiste : Norbert Gœneutte
- Matière ou technique : Huile sur bois
- Dimensions : 55 x 45.5 cm (Largeur x Hauteur)