François POMPON (1855-1933) Ours polaire : bronze de Valsuani 1968

Fonte posthume de Valsuani à la cire perdue des années 1968. Un certificat de Mme Liliane Colas en date du 4 avril 2018 sera remis à l'acquéreur.

Œuvre phare de l’art animalier développé au début du XXe siècle, l’Ours blanc de François Pompon fut présenté au Salon d’Automne de 1922 où il rencontra un réel succès. Parmi les nombreux admirateurs du moment, Colette s’extasie devant « la petitesse étrange de la tête, l'effilement pisciforme du museau destiné à percer les eaux couvertes, encombrées de glace ». Frappante de modernité, l’œuvre se démarque de la sculpture réaliste du XIXe siècle par sa forme lisse et épurée. Fruit d’une longue maturation de l’artiste, cette sculpture est le symbole d’une émancipation artistique. Délaissant la figure humaine, Pompon modèle l’animal en prenant soin de gommer toutes indications réalistes de pelage au profit d’une forme globale tout en rondeur. L’impression de mouvement donnée à la sculpture est sublimée par cette économie de détails et le poli des surfaces.

Extrait d’un bloc de marbre blanc, l’animal est reproduit dans ses dimensions réelles. La sculpture de 2,45 mètres de long marque les esprits par son aspect monumental qui tend à rendre l’ours vivant. Incontestablement, l’artiste se focalise sur le déplacement de l’animal, cherche à rendre « le sens du mouvement ». L’animal semble doté d’un élan et d’une vitalité authentique. Ses muscles à peine perceptibles paraissent bouger.

Souvent vu comme un des plus grands précurseurs de Constantin Brancusi, François Pompon prône ainsi ce qu’il estime être l’essentiel – le sujet et la matière – sans pour autant recourir aux formes déstructurées de la sculpture ultramoderne. En effet, loin de la sculpture abstraite, l’Ours blanc se révèle être une synthèse de formes. L’artiste donne à l’animal l’attitude la plus naturelle possible. Dépourvu de tout superflu, on accède à son essence la plus pure.

Suite au vif succès rencontré par l’œuvre, cette dernière fut reproduite de nombreuses fois dans différentes tailles et dans divers matériaux comme le bronze, la pierre ou la faïence. L’œuvre d’origine est exposée depuis 1986 au musée d’Orsay.