Auguste Rodin (1840-1917)  - Tête de la pleureuse, visage de Camille Claudel
1 / 6
zoom_in

Auguste Rodin (1840-1917) Tête de la pleureuse, visage de Camille Claudel

Lot vendu

Contact Information

A propos de

2ème version dite aussi « version au cou coupé à mi-hauteur et à la chevelure asymétrique », conçu vers 1885, notre exemplaire fondu en bronze en juillet 1927. Bronze à patine brune nuancée Signé « A. Rodin » dans le cou à droite, avec la marque du fondeur « Alexis RUDIER / Fondeur Paris » à l'arrière du cou et avec le cachet intérieur.

Un avis d'inclusion au Catalogue Critique de l'oeuvre Sculpté d'Auguste Rodin du Comité Auguste Rodin sera remis à l'acquéreur (n° 2014-4511B).

Provenance : Musée Rodin, Paris. Anciennement Max. G. Bollag, Zürich (acquis en janvier 1934).

La Pleureuse, aussi appelée Tête de femme pleurant, est l’un des motifs favoris de Rodin qui l’utilisa à plusieurs reprises avec des variations, notamment dans la chevelure. C’est aujourd’hui probablement l’œuvre du sculpteur dont il existe le plus de versions dans des matériaux variés.

En effet, si la tête que nous étudions ici a été fondue en bronze à patine brune nuancée, en juillet 1927 par Alexis Rudier, d’autres existent également en marbre, en plâtre, ou encore en grès. Auguste Rodin, comme bon nombre de ses contemporains, se plaisait à expérimenter l’effet produit par la traduction d’une même œuvre dans des matériaux divers.

Sur cet exemplaire, nous retrouvons la marque du fondeur à l’arrière du cou, et la signature du sculpteur à la droite de celui-ci.

Les traits crispés, les yeux plissés, les pommettes contractées et la bouche serrée mettent en avant le sentiment de douleur et de désespoir de cette femme représentée en sculpture. Ici il s’agit de Camille Claudel (1864-1943) qui fut la muse et la maitresse d’Auguste Rodin. Elle est sculptée au moment où ils viennent de se séparer d’où le visage contracté par la douleur, pleurant et les cheveux épars. Bien qu’on ne distingue aucune larme, la précision de l’expression suffit à affirmer que cette femme pleure.

Cette œuvre est issue d’une variation de série de masques destinée à La Porte de l’Enfer, œuvre charnière de Rodin.

En effet, La Porte de l’Enfer est une commande de l’Etat faite en 1880 pour une porte d’entrée du musée des Arts décoratifs de Paris. Pour réaliser cette œuvre, Rodin s’appuie sur La Divine Comédie de Dante, notamment sur la première partie du poème, celle consacrée à l’enfer.

Cette Tête de pleureuse 2ème version fut incluse dans le premier état de La Porte de l’Enfer pour orner le bas de chacun des vantaux de celle-ci. Hélas, à cause d’un manque de financement, elle restera à l’état de plâtre du vivant de Rodin et ne sera fondue dans le bronze qu’après sa mort.

L’écrivain Octave Mirbeau (1848-1917), évoque cette Pleureuse en 1885 en écrivant à propos de La Porte de l’Enfer : « Des bas-reliefs (…) sur lesquels saillent des masques de la douleur. Le long du fleuve de boue, des centaures galopent, emportant des corps de femmes qui se débattent, se roulent et se tordent sous les croupes cabrées. »

Simultanément à cette œuvre, La Pleureuse fut utilisée comme motif principal du vase Le Masque édité par la Manufacture de Sèvres. Elle devint une sculpture autonome au début des années 1890, lorsqu’elle reçut une base élevée.

Les masques de Pleureuse ont connu de nombreuses variantes, présentant soit les traits d’une figure éplorée ou une sorte de visage faunesque. Par ailleurs, leur présentation changea également, la tête étant soit encastrée dans un bloc en guise de haut relief, soit posée sur un socle, au ras du menton, comme c’est le cas pour cette Pleureuse 2ème version.

Auguste Rodin (1840-1917)  - Tête de la pleureuse, visage de Camille Claudel
© 2018 - Luxvic

Caractéristiques

  • Année : 1927
  • Origine : France
  • Sculpteur : Auguste Rodin
  • Fondeur : Alexis RUDIER
  • Matière ou technique : Bronze
  • Dimensions : 16 x 21 x 15 cm (Largeur x Hauteur x Profondeur)

Etat de conservation

Parfait état

Provenance

Musée Rodin, Paris. Anciennement Max. G. Bollag, Zürich (acquis en janvier 1934)

Bibliographie

Fig. 2 p. 597 du Catalogue du Musée Rodin, Tome II.

Vous aimerez aussi