Importante figure en schiste gris d'un Atlas, Gandhara, 2e/3e siècle

Sculpture en schiste gris foncé poli finement représentant un atlante agenouillé, librement inspirée du dieu grec Atlas, Art Gréco-Boudhique du Gandhara. Un certificat d'authenticité de M. Jean-Yves Nathan, expert en archéologie auprès du CEA, en date du 20 décembre 2018, sera remis à l'acquéreur.

Il est assis avec la jambe gauche croisée devant lui, sur laquelle son bras repose librement. Un vêtement ressemblant à un dhoti recouvre sa cuisse et pend en plis entre ses jambes. Sa jambe droite est entièrement repliée au niveau du genou, le pied étant fermement posé sur le sol. Son bras, plié au niveau du coude, est relevé derrière sa tête. Les muscles de ses mollets et du haut de ses bras sont prononcés et allongent son torse puissant et héroïque, découvert et sans ornement. Sa tête barbue est légèrement inclinée vers le bas, les yeux grands ouverts, évoquant un penseur perdu dans ses songes. Son cou épais repose sur un torse musclé et bien modelé qui distingue les épaules, les seins, le bas de la cage thoracique et la taille. Il a de forts traits de visage hellénistiques.

Selon Pratapaditya Pal, bien que les figures des atlantes soient souvent vaguement identifiées comme des «Atlas», il faut les distinguer des individus de la mythologie classique qui avaient reçu l'ordre de soutenir les cieux sur leurs épaules, et sont donc souvent représentés sur les piliers des temples ou sur des panneaux narratifs. La différence iconographique cruciale est que l'Atlas n'est jamais pourvu d'ailes et soutient généralement un globe à deux mains. L'équivalent du Gandhara utilise rarement les deux bras et est presque toujours ailé. De plus, les atlantes sont rarement solitaires mais sont généralement en groupe. Cependant, les atlantes partagent avec l'Atlas la position commune des structures de soutien dans la sculpture des temples. En tant que tels, ils ont tendance à agir de la même manière que les yakshas, ce qu'ils sont à toutes fins utiles.

En se référant aux collections du British Museum, qui ont fait l'objet de recherches plus récentes, nous pouvons dater notre figure du 2ème ou 3ème siècle après J.C. pouvant provenir d'un stupa de Jamalgarhi au Pakistan ou de Jalalabad, dans la vallée de la rivière Kaboul, en Afghanistan.

Par sa qualité sculpturale et par l'importance de ses dimensions, notre sculpture est un exemple remarquable des productions de l'empire Kouchan qui s’est formé au début du 1er siècle de notre ère, dans les territoires de l’ancienne Bactriane.