Salvador Dalí (1904-1989) La Femme girafe ou Vénus à la girafe, sculpture en bronze

Cette œuvre de Salvador Dali, La Femme Girafe ou Vénus à la Girafe est une sculpture en bronze à patine blanche, signé «Dali» et numéroté 178/350 sur la terrasse avec la marque du fondeur «I.A.R.A. Venturi arte». Un certificat d'authenticité de Maître Olivier Marquis, commissaire-priseur, en date du 05 mars 2020 sera remis à l'acquéreur.

Il s’agit de la représentation d’une femme, drapée des hanches aux pieds, dont la tête se situe au sommet d’un cou disproportionné, immensément long et nervuré - d’où l’appellation de girafe - au point d’en être plus grand que le reste du corps. Cette disproportion apparait déjà comme la résultante du courant surréaliste dans lequel s’inscrit l’artiste en tant qu’héritier direct.

A contrario, d’inspiration plus classique, le buste se présente seins nus, dépourvu de bras, à l’image de la traditionnelle Vénus de l’époque hellénistique. De la partie ventrale, en dessous du nombril, se développe un long tiroir vide - comme le laisse envisager la poignée venant achever le boîtier ouvert - soutenu par une pièce détachée de l’ensemble, le tout reposant sur un socle.

Les œuvres de Dali s’inscrivent dans le mouvement surréaliste du XXe siècle et apparaissent, selon les dires du sculpteur, comme la représentation des manifestations de l’inconscient, tel que l’envisageait Freud. Plus connu pour ses œuvres picturales, la sculpture en bronze apparaît pour Dali comme le moyen par excellence d’inscrire des manifestations inconscientes dans la réalité, du fait de la dureté du matériau qui contraste avec l’irréalité de ce qu’il exprime. Le tiroir peut être interprété, en tant que symbole récurent de l’œuvre de Dali, comme la représentation de l’intériorité, de ses manifestations, d’autant plus qu’il se situe au niveau du ventre de la femme, figuration de l’origine de la vie.

L’utilisation de la créature hybride est courante chez Dali, dans une perspective toujours plus symbolique, pour permettre de retranscrire la puissance interprétative du rêve. En définitif, cette Vénus à la Girafe surprend par sa configuration dissymétrique et son alliance entre surréalisme et époque classique antique.